Faire du vieillissement une maladie


Vieillissement
1. Fait de devenir vieux ou de s’affaiblir par l’effet de l’âge. Processus physiologique normal que subit tout organisme vivant au cours de la dernière période de sa vie.

Le Petit Robert

Parmi les frontières que nous croyions clairement tracées et que la pensée transhumaniste remet en cause, celle qui sépare le vieillissement du champ de la maladie paraît encore solide. Le vieillissement étant un processus sur lequel nous n’avons jusqu’à présent quasiment aucune prise, la sagesse ancestrale nous a appris à le considérer comme fondamentalement indépassable. Les pratiques cosmétiques sont évidemment vaines, et toutes les philosophies tendent simplement à nous enseigner à bien vieillir, avant de bien mourir.

De leur côté, les institutions médicales ne semblent pas souffrir du moindre doute. Des organisations internationales comme l’OMS, en passant par les agences nationales (ANSM en France, FDA aux États-Unis, etc.) et jusqu’aux simples praticiens, tous se donnent comme objectif de lutter contre des maladies comme les cancers, les affections cardiovasculaires ou les maladies neurodégénératives, qui sont peut-être à la fois des causes et des conséquences du vieillissement. Mais en aucun cas, il ne parait être question d’envisager de s’attaquer au vieillissement en soi.

Pourtant, année après année, des coups de boutoir enfoncent plus profondément cette frontière conceptuelle. D’une part, la science et la technologie avancent, d’autre part la déconstruction de nos évidences passées se poursuit.

Fin 2015, pour la première fois, l’administration américaine a validé, avec le projet TAME (Targeting Aging with Metformine), une étude qui se donne pour but l’augmentation de la durée de vie de personnes en bonne santé. La metformine est en effet à l’origine une molécule, bon marché, utilisée dans le cadre de la lutte contre le diabète. Ce sont desméta-études médicales qui, par hasard, ont donné à voir que, indépendamment du diabète, les personnes traitées avec ce médicament pouvaient bénéficier d’une espérance de vie allongée de quelques années1Voir le site de l’American Federation for Aging Research : https://www.afar.org/natgeo/, dernière consultation 18/12/2017. Cependant, la metformine n’est qu’une source modeste de croissance de la longévité. Pour obtenir des progrès considérables de la durée de vie, il faudra des moyens très innovants (thérapies géniques, nanotechnologies, utilisation de l’intelligence artificielle, etc.). Mais ce qui importe avec le projet TAME, c’est que les patients testés seront des personnes entre 65 et 85 ansconsidérées « en bonne santé ». Ce n’est donc plus la maladie qui est ciblée. Même si la FDA ne le reconnaît pas encore officiellement, l’objectif est clairement de « soigner » le vieillissement !

Une telle perspective nous impose sans doute de revisiter entièrement nos concepts. Que signifient encore le vieillissement et la maladie, mais surtout, quelles nouvelles interprétations peuvent bien surgir si nous les interrogeons à l’aune d’une pensée transhumaniste?

QU’EST-CE QUE LE VIEILLISSEMENT ?

Vieillissement :
1. Fait de devenir vieux ou de s’affaiblir par l’effet de l’âge. Processus physiologique normal que subit tout organisme vivant au cours de la dernière période de sa vie.:

Le Petit Robert

D’un point de vue biologique tout d’abord, il s’agit d’un processus souvent retenu par la sélection naturelle. S’il est loin d’avoir été déjà entièrement décrypté par la science, l’une des hypothèses dominantes consiste à dire, par opposition, que le non-vieillissement n’a presque jamais été retenu parce qu’il est inutile à la logique essentielle du vivant. Celle-ci consiste en effet à assurer la perpétuation des messages biochimiques portés notamment par les macro-molécules comme l’ADN. Par ailleurs, les légères modifications intervenants sur ces molécules lors de leur duplication assurent une diversité qui permet de s’adapter aux changements de l’environnement. C’est la logique de l’évolution mise en évidence par Charles Darwin. Au niveau d’une espèce, le renouvellement plus ou moins rapide des générations permettant la transmission de l’information génétique, une longévité importante n’est pas biologiquement nécessaire.

Ce processus est expérimenté à différentes échelles. Au vieillissement des cellules correspond approximativement le vieillissement des macro-organismes qui en sont constitués. Par exemple, à l’extrémité des chromosomes, l’érosion des télomères à chaque duplication cellulaire se traduit progressivement par l’incapacité des cellules à se partager et finalement à la détérioration des fonctions vitales. Mais l’on constate aussi que la mortcellulaireest parfois nécessaire. L’apoptose, sorte de suicide cellulaire génétiquement programmé est indispensable à la formation des organismes durant leur période de croissance.

Néanmoins, force est de constater que cette règle dominante connaît plusieurs exceptions, parfois notables. D’une part, certains organismes semblent ne pas mourir de vieillissement, comme c’est le cas des arbres millénaires ou même de certaines variétés d’invertébrés aquatiques comme l’hydre. D’autre part, au niveau cellulaire, nous savons bien que n’importe lesquelles de nos cellules peuvent s’affranchir du vieillissement si par malheur elles deviennent cancéreuses2comme les célèbres cellules de Henrietta Lacks : https://fr.wikipedia.org/wiki/HeLa.

Mais le vieillissement n’est pas qu’un concept biologique. Il trouve une multitude de correspondances du pointdevuesociologique, éthique, philosophique, etc. Et si ce processus biologique de dégradation est d’abord une source de souffrances, les humains, confrontés à l’inévitable, se sont efforcés de lui attribuer une valeur positive.

En effet, une fois atteint l’âge adulte, c’est-à-dire passés environ les 22-23 ans, commence à dominer la régres sion de certaines, puis de la plupart des fonctions de l’organisme. Cette dégradation progressive est en général vécue douloureusement à la fois sur le plan de la souffrance ou de la difficulté physique (on a mal, on ne parvient plus à agir), et sur celui de la souffrance morale (on se désole de la régression, voire de la ségrégation sociale).

Mais, dans le même temps, cette évolution est la source d’un ensemble d’expériences spécifiques qui peuvent être jugée comme bonnes ou mauvaises par les individus et les sociétés. Le fait de vieillir (dans la mesure où cela se déroule à un rythme sociologiquement « normal ») est perçu comme un gage de connaissance. Indépendamment du fait que ce soit un passage obligé, il est considéré que certains savoirs sur la vie ne s’acquièrent que lorsqu’on en a vécu l’expérience dans son corps. La puberté, les maladies ou les blessures, la ménopause ou l’andropause, la perte progressive de dynamisme physique et d’autonomie, toutes ces étapes d’une vie ont été, dans toutes les cultures, interprétées comme des phases en quelque sorte initiatiques. L’affaiblissement et la dépendance rendant indispensable de faire appel à l’autre, le vieillissement a assurément été un facteur déterminant dans la structuration des sociétés humaines.

À partir d’un certain âge, dans les sociétés « traditionnelles », le vieillissement peut même être hautement valorisé. Par exemple celui qui a beaucoup vieilli, etqui vieillit encore, peut être vu comme celui qui se rapproche des ancêtres dont il est un intercesseur. De manière plus pragmatique, dans des sociétés peu technologiques, le « vieux » fait office de « bibliothèque », garant du savoir, de l’histoire de la communauté et donc de son identité. Les plus jeunes ont besoin des anciens pour savoir qui ils sont.

Par conséquent, le vieillissement peut devenir un facteur de reconnaissance sociale, de respect et de pouvoir.

En somme, le vieillissement est incontestablement une réalité biologique, un processus très majoritaire dans le monde du vivant, mais pas une règle absolue. De multiples valeurs humaines en découlent qui correspondent à des constructions sociales etculturelles.

QU’EST-CE QUE LA MALADIE ?

Tout le monde ne sait-il pas très bien ce qu’est une maladie ? En tout cas, tout le monde estime très bien savoir quand il est vraiment malade. Par ailleurs, la réponse à cette question nous est donnée depuis assez longtemps par la médecine. Ré-ouvrons le dictionnaire : Maladie : “altération organique ou fonctionnelle considérée dans son évolution” ; le terme provient du mot « malade », “Dont la santé est altérée ; qui souffre de troubles organiques ou fonctionnels”.3Le Robert

Et pourtant, cette question fait toujours l’objet de débats. Car de quel état de départ parle-t-on, qui est sensé être altéré, troublé par la maladie ? Par exemple, est-il malade, celui ou celle dont les organes ou les fonctions sont altérées mais qui n’en souffre pas ? Cette question a été posée dès les années 1930 par le professeur René Leriche, dont nous est resté l’aphorisme : pour le malade, « la santé c’est la vie dans le silence des organes » 4Bézy Olivier, « La santé c’est la vie dans le silence des organes », La revue lacanienne, 2009/1 (n° 3), p. 47-50. DOI : 10.3917/lrl.091.0047. URL : https://www.cairn.info/revue-la-revue-lacanienne-2009-1-page-47.htm, consulté le 18/12/2018

En langue française, ces interrogations ont notamment été portées par le fameux philosophe et médecin Georges Canguilhem depuis les années 1940. Son ouvrage, Le normal et le pathologique5PUF, 1966. Il s’agit en fait d’un recueil de travaux dont les plus anciens remontent à 1943, reste une référence incontournable de toute philosophie médicale. Canguilhem semble nous dire, en substance, que lesnormes de notre santé sont en continuelle évolution. Ce qui est important et qui définit pour lui la santé, ce n’est pas d’être dans un état physiologique qui corresponde à une norme figée mais d’être capable des perpétuelles adaptations qu’exige les changements de notre environnement.

Or, une telle conception de ce que peut être une maladie s’oppose à toute une tradition médicale, laquelle, malgré les apparences et les accents de modernité, reste encore bien ancrée de nos jours. C’est que nous avons encore du mal à nous extirper de deux ou trois siècles d’un discours médical volontiers positiviste. Ce n’est que depuis le XIXe siècle que la médecine, s’appuyant sur la science, a prétendudire aveccertitude qui est malade et qui ne l’est pas. Non seulement les progrès de la connaissance ont donné le sentimentque nouspourrions toucher à un savoir quasi total, mais c’est aussi l’un des fondements du statut du médecin que d’être celui qui pose un diagnostic, celui qui reconnaît la maladie, et donc lemalade.

Sans doute, à chaque fois que nous essayons d’identifier un état de maladie que ce « nous » renvoie aux membres du corps médical, au « malade » putatif, à son entourage ou à la société toute entière il nous faudrait pouvoir distinguer trois concepts :

  • le réel de l’évolution de l’organisme,
  • les normes par rapport auxquelles nous jugeons de l’état de cette évolution, les discours que tiennent les uns et les autres sur ce rapport.

Selon les époques et les contextes culturels, tels fonctionnements cérébraux ont pu passer pour les traits du génie visionnaire ou pour les symptômes de la schizophrénie. À l’inverse, un diagnostic d’autisme de type Asperger pouvait mener à l’internement, là où il peut aujourd’hui vous conduire à être recruté dans les meilleures entreprises, par exemple pour effectuer de la programmation informatique hautement spécialisée6Note : Florencia Rovira Torres, Rue89, « Informatique : ils recrutent des autistes pour être plus compétitifs », 07/06/2013, https://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/ rue89-nos-vies-connectees/20130607. RUE6652/informatique-ils-recrutent-desautistes-pour-etre-plus-competitifs.html, consulté le 14/12/2017.

Autrement dit, la question de savoir ce qu’est une maladie ne peut sans doute pas recevoir de réponse absolue. En effet, celle-ci est constituée d’une dimension objective l’état biologique de la personne dans son rapport fonctionnel à son environnement et d’une dimension doublement subjective ce qu’en disent aussi bien la personne concernée que la société dans laquelle elle évolue. Au final, il peut être considéré que, lorsque « nous » déclarons qu’une personne est atteinte d’une maladie, il s’agit bien souvent d’une délibération arbitraire.

Une telle remise en cause paraît déjà profonde. Mais avec l’essor du questionnement transhumaniste, l’interrogation se fait plus vigoureusement encore.

LE VIEILLISSEMENT EST-IL UNE MALADIE ?

Compte tenu de ce qui vient d’être avancé, la réponse à la question posée « Le vieillissement est-il une maladie ? » est forcément relative aux positions d’oùparlent ceux qui y répondent. Voici par exemple, exposées très rapidement, quatre argumentations qui toutes présentent une logique interne.

A/ NON : C’EST UN PHÉNOMÈNE NATUREL.

L’argument le plus courant qui est opposé au fait de vouloir considérer le vieillissement comme une maladie consiste à dire que la maladie, ou l’état pathologique, doit se comprendre comme un dérèglement d’un état antérieur considéré comme normal. Peu importe que le vieillissement soit absent dans certaines manifestations du vivant. De fait, celui-ci est « naturellement » présent chez l’humain. Bien au contraire de pouvoir relever de la maladie, il participe éminemment à l’ensemble des déterminants biologiques qui font l’espèce humaine et l’humain.

B/ NON : LE FAIT DE VIEILLIR APPORTE DES BÉNÉFICES.

Si le fait d’avancer en âge tout envoyant les fonctions biologiques de son corps se dégrader est une source d’expérience, de savoir, d’appréciation de la solidarité humaine et enfin de sagesse, le vieillissement ne peut pas être considéré comme un mal en soi. D’ailleurs, les transhumanistes, qui prônent le libre choix de disposer de son corps, devront respecter celui des personnes qui préfèreront faire l’expérience du vieillissement, quand bienmême existeraient des solutions pour y remédier. Comment qualifier de maladie un terme qui sous entend inévitablement un « mal », un processus qui pourrait faire l’objet d’un choix délibéré ?

C/ OUI : CE PHÉNOMÈNE NATUREL EST OBJECTIVEMENT UNE MALADIE.

Les avis changent si nous nous focalisons maintenant sur les dysfonctionnements entraînés par le vieillissement. Rappelons que, pour Canguilhem, l’état de santé, “C’est l’état qui peut admettre le passage à de nouvelles normes. L’homme est sain pour autant qu’il est normatif relativement aux fluctuations de son milieu”7Georges Canguilhem, Le normal et le pathologique, (1943-1963), PUF, 1966. Si donc nous considérons que le fait de vieillir diminue les capacités à s’adapter à de nouvelles normes et aux éventuelles modifications de son environnement (on pourrait d’ailleurs préciser que le « milieu » du vivant humain est autant interne qu’externe à son corps pensons par exemple à l’importance du microbiote), il correspondrait bien à une maladie : une « altération organique ou fonctionnelle » systématisée « considérée dans son évolution »8Le Robert

D/ OUI : À PARTIR DU MOMENT OÙ NOUS LE CONSIDÉRONS COMME TEL !

Si le vieillissement est autant le fait de constructions culturelles que d’une réalité biologique, si l’état de maladie ne peut être décrété que par un discours en grande partie arbitraire, alors dire ou ne pas dire que le vieillissement est une maladie est une question de choix.

À ce sujet, la décision de la FDA américaine, citée en introduction, d’accepter l’étude TAME sur les effets anti-âge de la Metformine sur des personnes en bonne santé constitue, même si elle ne dit pas son nom, une révolution copernicienne. Par ailleurs, il semble que le nombre de laboratoires dans le monde qui s’intéressent à la lutte contre le vieillissement ne cesse de croître. Ce mouvement peut prendre d’autant plus d’ampleur que l’exemple est donné par des investisseurs tels que Google-Alphabet à travers sa startup CALICO (Californian Life Company).

Forts d’une telle prise de recul, relativisant les divers points de vue sur le statut que nous pouvons donner au vieillissement, que peut nous apporter la réflexion d’un transhumanisme, notamment techno-progressiste ?

CONCLUSION : FAIRE DU VIEILLISSEMENT UNE MALADIE

Si le fait de caractériser le vieillissement comme une maladie est une question de choix arbitraire, ne faudrait-il pas envisager de passer à un autre questionnement ? En effet, ce serait une toute autre perspective que de se demander ce qu’il y aurait de positif ou de négatif à considérer le vieillissement comme une maladie et d’évaluer lesquels des arguments l’emportent sur les autres.

Il est clair que nous, transhumanistes, estimons que considérer le vieillissement comme une maladie serait un ressort qui permettrait aux humains et à l’humanité de franchir une étape importante dans leur marche vers davantage d’humanité.

Nous développons, depuis plusieurs décennies, toute une série de raisonnements qui tendent à dire qu’en faisant du vieillissement une maladie, notre médecine se doterait

d’une vision globale, plus efficace. Au lieu de ne s’attaquer que séparément aux maladies plus ou moins liées au vieillissement, comme les maladies cardio-vasculaires, les cancers et les maladies neuro-dégénératives, le fait de s’attaquer à la racine de leurs causes, qui peut être commune, pourrait permettrenon seulementde trouver des remèdes à ces différentes maladies, mais encore au vieillissement lui-même.

Or, la perspective de « soigner le vieillissement » ouvre selon nous de formidables espoirs. Le plus important est que cela garantirait bien mieux que toute lamédecine ce droit fondamental proclamé par toutes les grandes Déclarations : le droit à la vie. Mais toute une série d’autres conséquences positives pourrait en découler. Nous n’en citerons ici que quelques unes. Les sciences de la démographie montrent que la longévité radicale est une voie sûre pour lutter contre la surpopulation. Les études sociologiques indiquent quedes populations globalement plus âgées, et donc expérimentées, sont plus pacifiques, plus économes, plus attentives à leur environnement. Le fait de savoir être là pour longtemps entraîne en effet la nécessité de se préoccuper de son propre avenir. Une avancée en âge de la population, dans de bonnes, voire très bonnes conditions de santé et d’éducation, pourrait donc être un atout important dans la lutte contre la militarisation, la surconsommation, et les crises liées au changement climatique.

Notons également que, la possibilité d’une existence en bonne santé bien plus longue, cela signifie la potentialité de refaire sa vie plusieurs fois, de reprendre ou de poursuivre une ou plusieurs formations, de profiter de son expérience pour remettre les compteurs à zéro et effacer les désavantages produits par les inégalités sociales ou biologiques. Quant aux inégalités sociales persistantes, elles seront d’autant moins acceptables et acceptées qu’on prétendrait les faire endurer pour toute une très longue vie.

Il existe aussi des difficultés sérieuses qu’une augmentation importante de la durée de vie pourrait faire émerger. Il faudra par exemple s’assurer de la manière dont est conservé, ou amélioré, le dynamisme de sociétés dans lesquelles le renouvellementdes générations se fera encore plus lentement. Pareillement, il faudra être attentif aux conséquences de la baisse continue de la place des enfants.

Cependant, aucun de ces écueils ne semble incontournable. Les sociétés occidentales, par exemple, ont su conserver et même accroître leur dynamisme tout en passant, en l’espace de deux cent ans, d’une espérance de vie de 30 ans environ à 80 ans aujourd’hui, et d’une part des moins de 20 ans tombée de 50% à moins de 25% sur la même période. Ce qu’il sera important de préserver, ce n’est donc pas forcément le nombre des jeunes ou des enfants, mais l’esprit de l’enfance, l’envie de la découverte, de la remise en question, la naïveté, la curiosité, toutes choses qui peuvent être fortement encouragées par l’insouciance de savoir qu’on a la vie devant soi.

Ce sont là différentes raisons pour lesquelles nous pouvons nous demander non plus si le vieillissement est une maladie, mais si nous n’aurions pas intérêt, individuellement et collectivement, à faire du vieillissement une maladie.

Laisser un commentaire

Votre adresse mail ne sera pas publiée. Tous les champs sont obligatoires.